On trouve de tout, on lit et on entend de tout dans les médias : le plus souvent, c’est le pire, et nous ne nous gênons pas pour le dire, parfois presque quotidiennement, en dénonçant la « cléricature médiatique », les journaleux confondant carte de presse et carte de parti. Nous n’en sommes que plus à l’aise pour signaler les quelques fois où – chose étonnante ! – c’est le meilleur que, tout d’un coup, croyant rêver, l’on entend…
Comme ce jeudi 20 octobre, à 6h50, sur France info, juste avant le 7-9 de Fabienne Sintès, régulièrement « épinglée » ici. Guy Birenbaum fait une entrée en fanfare, déclarant, l’air goguenard et le ton manifestement enjoué « Amanda Lear prend sa retraite ! ». On est surpris et de l’annonce (dont, franchement, on se fiche un peu; et puis, il y a tellement plus grave en ce moment…) et, surtout, de l’humeur manifestement joyeuse et rigolarde du dit Birenbaum.
Et il commence sa courte chronique en citant l’actrice : «…Je ne supporte plus de me voir à la télé… de me maquiller tous les jours… d’être dans l’oeil du public…»; puis il conclut : « Amanda Lear vient d’annoncer son départ à la retraite l’an prochain, après 40 ans de carrière…»
On écoute toujours, toujours surpris, en se demandant toujours ce que tout ce discours vient faire là. Et puis, on va très vite comprendre, et, franchement, là, cela va devenir intéressant. et on ne regrettera plus d’avoir écouté ! Car il va y avoir une leçon politique : Birenbaum signale que ce qui vaut pour cette artiste ne vaut pas pour… les hommes politiques; en tout cas, en France…
Amanda Lear a sorti son premier album en 1977, « le Moyen-Âge ! », dit Birenbaum qui signale que, moins d’un an après, un conseiller technique au Ministère de la Coopération, du nom d’Alain Juppé, âgé de 33 ans et déjà à la chevelure « plus dégarnie qu’Amanda » se présentait à sa première élection législative dans la 1ère circonscription des Landes, où il devait d’ailleurs être battu.
Le premier mai prochain, Amanda partira, Alain sera toujours là, persifle l’impertinent; pourtant, lui aussi aura 40 ans de carrière, mais il ne prendra pas sa retraite. Retraite politique, s’entend, précise le persifleur, devenu presque accusateur, puisque, pour la retraite professionnelle, c’est déjà fait : Alain Juppé a pris sa retraite d’Inspecteur des Finances à l’âge de 57 ans, en ayant cotisé 38 ans et 3 mois.
« In cauda venenum » : voilà ce qu’a fait, dit Birenbaum, celui qui propose que les Français prennent leur retraite à… 65 ans !
Mais ce n’est pas fini : il y en a pour le camp d’en face aussi (si tant est que ce soit « le camp d’en face …). Et là, Birenbaum redevient narquois et goguenard, ce qui fait plus mal encore : « Il y a mieux – dit-il. Celui qui validera le résultat de l’élection présidentielle de 2017, c’est-à-dire le président du Conseil Constitutionnel, Laurent Fabius, a pris sa retraite du Conseil d’Etat en 2001, à l’âge de 55 ans !…»
Et Birenbaum de conclure par une chute que nous pouvons reprendre intégralement à notre compte : « Chapeau, messieurs ! Retraite chapeau, bien sûr…» •
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