La Cour de cassation ayant rejeté, le mercredi 9 novembre, le pourvoi de Sylvie Andrieux, la députée socialiste marseillaise est définitivement condamnée à quatre ans de prison dont trois avec sursis. Accessoirement, à 100.000 euros d’amende et cinq ans d’inéligibilité.
Rappelons qu’elle avait – entre 2005 et 2008 – et alors qu’elle était conseillère régionale, distribué 700.000 euros de subventions à des associations fictives, sur la base de faux devis grossièrement falsifiés… : clientélisme-copinage, quand tu nous tiens !
C’est à la mi-2007 qu’un signalement fut fait à la justice par la cellule Tracfin, qui avait relevé des flux financiers suspects sur les comptes d’associations censées permettre la réhabilitation des quartiers. Ces associations étaient en fait des coquilles vides, et les fonds versés servaient en réalité à assurer un train de vie confortable à leurs dirigeants. En contrepartie, ils devaient aider Sylvie Andrieux à se faire élire : on appelle cela, en bon français, de l’achat de voix ; de la corruption d’électeur.
Sylvie Andrieux va donc, enfin, payer (au propre comme au figuré), et son nom va venir s’ajouter à la liste déjà très longue des élus PS condamnés, leur parti traînant tant de « casseroles » qu’il va bientôt faire une sérieuse concurrence (déloyale ?…) aux cuisiniéristes genre Schmitt, Mobalpa et autres !…
Jean-David Ciot mis en examen, à la cour d’appel d’Aix-en-Provence © Photo J. F. Giorgetti
Mais voilà que dans ce marigot glauque et puant d’un parti corrompu jusqu’au trognon, un rayon de soleil vient réchauffer un peu l’ambiance, et apporter un sourire dans la sinistrose ambiante. Il y a des cœurs tendres et des âmes sensibles qui, dans l’épreuve n’oublient pas leurs ami(e)s. C’est beau ! On apprenait ainsi, après le verdict, que Jean-David Ciot, premier secrétaire du PS – et député – dans les Bouches-du-Rhône avait déclaré, sur France bleue, : « Une pensée pour Sylvie Andrieux ». On allait se précipiter sur la boite de Kleenex pour sécher la larme d’émotion qu’on sentait poindre, et puis, allez savoir pourquoi, on s’est dit « Ciot ?… Ciot ?… ça ne rappelle pas quelque chose ?… ». Et, au bout de quelques instants, « Bon sang, mais c’est bien sûr ! », comme disait le célèbre commissaire Bourrel dans « Les Cinq dernières minutes » : ce Ciot là, c’est bien ce receleur de détournement de fonds publics, celui dont les militants de l’Action française Provence ont « perturbé » les vœux au public en janvier 2016 au cri de « Ciot démission ! » : il faut savoir que – dans notre république idéologique de copains et de coquins – on se serre les coudes le plus possible, et le plus longtemps possible.
Comme pour Sylvie Andrieux, on utilise tous les artifices pour faire durer les affaires, si on ne peut les étouffer carrément : c’est toujours cela de gagné ! Jean-David Ciot, présentant ses vœux, venait juste d’obtenir sa – bizarre – relaxe en appel, lui qui était poursuivi pour recel de détournement de fonds publics dans une affaire de licenciement de son poste au Conseil Général.
En somme, Ciot soutient Andrieux comme la corde soutient le pendu. C’est bien connu, les loups ne se mangent pas entre eux. En tout cas, au PS, si tous les membres ne sont pas des Ciot ou des Andrieux, ça pue, quand même ! •
Grégoire Legrand sur Comment Le Roi Felipe VI d’Espagne…
“C’est une information intéressante, parce qu’elle montre que le roi a agi, littéralement, en souverain :…”