Mao Zedong, surnommé le Grand Timonier est mort le 9 septembre 1976, il y a donc 40 ans. Il avait 82 ans. Son portrait trône toujours, de manière au moins anachronique (sinon insultante) sur les portes du palais impérial de Pékin.
C’est Deng Yingchao, veuve du Premier ministre Zhou Enlaï, qui narre l’histoire personnelle et politique du plus grand dictateur et criminel de tous les temps, puisque son idéologie a tué pas moins de cent millions de personnes en quarante ans de pouvoir quasi absolu.
Son récit entre flashback et anecdotes retrace la vie trépidante de ce fils de paysans qui n’a pas hésité à laisser mourir sa première femme et son premier fils, faisant passer l’idéologie communiste qui l’animait avant la protection et l’amour de sa famille.
En fait, le récit parfois glaçant de « Grande sœur Deng », comme la surnomment ses auditeurs et admirateurs rappelle que l’ambition du chef communiste n’avait de limite que l’assouvissement de son bien-être personnel.
C’est une biographie concise et sans concession, un vrai travail d’historien qu’ont réalisée ici JD Morvan, Voulizé, (à qui l’on doit Louis XIV) et Raphaël Ortiz avec le concours très éclairé du sinologue Jean-Luc Domenach.
Ils retranscrivent à merveille l’histoire mouvementée de cette vaste Chine composée de multiples peuples que seule une autorité forte pouvait soumettre.
L’ensemble est dense mais aucun des moments forts (Longue Marche, création de la République populaire, Révolution culturelle) n’est oublié. Une BD qui parfois met à mal l’histoire officielle, pour le plus grand bonheur des lecteurs. •
Mao Zedong, J-D Morvan, F. Voulyzé, R. Ortiz et J-L Domenach, Editions Glénat, 56 pages, 14,50 euros