Parler d’enlisement du projet européen, c’est employer un doux euphémisme. Or cet enlisementest lié, pour une bonne part, aux difficultés de fonctionnement de l’Europe à 27.
Il semblerait donc que la situation tragi-comique actuelle de quasi blocage de l’Europe devrait inciter à une réflexion sur l’état et sur l’avenir de notre construction européenne. Inciter également à préferer pendant un temps, peut-être assez long, un approfondissement de l’Union, plutôt qu’un nouvel élargissement.
Eh bien, non ! Ce simple réalisme, teinté d’un bon sens imposé par la nature même de la crise actuelle de l’Union Européenne, ne semble pas avoir barre sur les cerveaux fumeux et brumeux de la Commission Européenne : celle-ci n’en démord pas, elle veut « son » Europe « idéale » à 35 (ci dessous)! Plus aveugle, plus sourd, plus fermé aux évidences, tu meurs !…..
Elle vient de pondre un texte dont les toutes premières lignes sont déjà, à elles seules, un morceau de bravoure. Qu’on en juge : « L’élargissement constitue l’un des moyens d’action les plus puissants dont dispose l’Union européenne. Il sert ses intérêts stratégiques en matière de stabilité, de sécurité et de prévention des conflits. Il a contribué à renforcer la prospérité et les perspectives de croissance…. »
Qui a dit Le papier souffre tout ? A la Commission européenne, on ne doit pas écouter la radio, ni regarder la télé, ni lire les journaux; on n’a pas l’air de savoir qu’il se passe quelque chose, actuellemnt, qui s’appelle « la crise » et que, pour ce qui est de « la prospérité et les perspectives de croissance« , on pourra repasser…..
On n’a pas l’air de savoir qu’on en est à un joyeux « chacun pour soi », et à un repli « machines arrière, toutes ! » sur les bonnes vieilles réalités nationales, les bons vieux états nationaux : on ne voit vraiment pas trop en quoi « l’élargissement » nous a -en soi- protégé de cette crise, mais bon…..
Passe encore que l’on évoque le cas de pays qui, se trouvant géographiquement situés en Europe, finiront bien, un jour ou l’autre, par intégrer l’Union. Ce n’est franchement pas d’actualité, mais après tout on ne peut pas reprocher, en soi, à des fonctionnaires européeens de continuer à préparer l’avenir, même s’ils prennnet manifestement leurs désirs pour des réalités en voyant dans un avenir très proche « l’ensemble des balkans » intégrer l’Union : avec le coup de frein imposé par les réalités, on sait bien que ce n’est pas pour demain. La meilleure preuve en est que, malgré leur aveuglement, les fonctionnaires de la Commmission qui ont pondu le rapport écrivent ceci :
« …Il n’en reste pas moins que les balkans occidentaux sont aujourd’hui confrontés à une série de problèmes qui mettent ces pays à l’épreuve et sont susceptibles de compromettre la sécurité, la stabilité et la prospérité dans la région. Les processus de réforme et de réconciliation doivent encore être consolidés…. » Oui, vous avez bien lu : on écrit texto, page deux, le contraire de ce qu’on a affirmé péremptoirement page un ! On évoque la possibilité que l’élargissement vienne compromettre cette sécurité, cette stabilité et cette prospérité dont on nous promettait justement qu’il nous les apporterait ! Pas mal, non ? Ils sont forts, ces fonctionnaires délirants de Bruxelles…..
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