Par Ségolène Ginter d’Agrain
Cet article a été publié hier 14 janvier dans Le Figaro. La fermeture annoncée de Notre-Dame des Neiges réveille de nombreux souvenirs liés à la Chrétienté européenne, au rôle éminent que l’Ordre Cistercien y a joué, à ses liens avec l’Afrique et le monde musulman, à la grande figure de Charles de Foucauld, aux martyrs contemporains de l’Église catholique en Algérie. Quid de l’avenir ?
Faute de renouvellement, les derniers moines trappistes sont contraints de quitter l’abbaye ardéchoise.
«C’est dans un acte de foi consenti bien que l’âme meurtrie», que les moines trappistes de l’abbaye de Notre-Dame des Neiges, ont annoncé sa fermeture d’ici à septembre 2022. Après deux ans de réflexion, la décision s’est imposée à la communauté la veille de Noël. Face à un manque de moyens financiers et devenus trop peu nombreux, les neuf moines ne peuvent plus poursuivre leur vie sur la commune de Saint-Laurent-les-Bains (Ardèche). Les frères rejoindront bientôt une autre abbaye de l’ordre des cisterciens.
Ce monastère consacré à la contemplation est un lieu d’accueil de pèlerins. Il conserve le souvenir du bienheureux Charles de Foucauld, dont la canonisation se déroulera à Rome le 15 mai prochain. Il y fit son noviciat durant six mois en 1890.«À l’instar de Saint Charles de Foucauld qui gardera toujours Notre Dame des Neiges dans son cœur, quand bien même il devait vivre au loin, nous voudrions nous abandonner à l’entière volonté du Père qui fera de nous ce qui lui plaira», ont déclaré les moines dans un communiqué.
Son empreinte est indélébile: les moines ont aménagé une chapelle pour les fidèles lors de sa béatification en 2005. Fondée en 1852, Notre-Dame-des Neiges «demeure un lieu de bénédiction et nous devons rendre grâce, avant toutes considérations, pour le don que Dieu fait de lui en ce lieu depuis 170 ans, malgré nos faiblesses humaines», a rappelé la communauté religieuse.
Un haut lieu de vie spirituelle
Au sein du diocèse de Viviers, l’abbaye Notre-Dame des Neiges a abrité de grandes figures de l’Église. Outre le passage de Charles de Foucauld, ce lieu a été également marqué par le Frère Luc, moine médecin de Tibhirine, proclamé bienheureux avec les autres martyrs d’Algérie en 2019. Il séjourna plusieurs mois au monastère dans les années 1960, après l’indépendance de l’Algérie. Enfin, pendant la Seconde Guerre mondiale, Robert Schuman, en voie de béatification, y a aussi trouvé refuge.
Aucune décision n’a encore été prise sur le futur de ce lieu saint et historique, mais cette fermeture a provoqué une vive émotion dans la montagne ardéchoise. Le maire de Saint-Laurent-les-Bains a indiqué à France Bleu regretter leur départ et espère que d’autres moines pourront reprendre l’abbaye.
bonjour
Nous avons connu cette abbaye située en haute ardeche
lieu de priere et de rencontre pour les scouts
c est dommage et regrettable
cordialement
thizy
C’est infiniment triste !
Bien cordialement .