Dimanche matin, 12 mai, à 10 heures, Place de l’Opéra, à Paris, le Cortège traditionnel – d’un ordonnancement imposant – s’est mis en route pour aller fleurir la statue de la Place des Pyramides. On était venu d’un peu partout, pour se joindre aux membres du Centre Royaliste d’Action française, de La Restauration nationale et de L’Alliance Royale : on était venu de Picardie, du Dauphiné, du Maine, de l’Anjou, de Provence, d’Aquitaine, de Bourgogne, de Champagne…
Le trajet a changé, plusieurs fois, depuis 1920, date à laquelle, grâce à la persévérance de l’Action française, la Fête de Jeanne d’Arc fut instituée « Fête nationale », par la loi du 19 juillet 1920.
Le trajet, mais pas l’esprit, ni la nécessité de cette Fête : car nous sommes bien (et ô combien !) à l’une de ces « heures critiques de notre Histoire », et pourtant nous ne devons malgré tout pas douter de la France, car, « croire en elle et en ses forces de résurrection, c’est déjà se mettre en mesure de la sauver », comme le rappelle notre XXXIVème Grand Texte (écrit par un Président de la République, s’il vous plaît…) : « …Jeanne ne sera jamais trop aimée de la France… c’est à notre pays tout entier qu’elle appartient. Elle a commencé à délivrer la France de l’invasion, elle l’a soustraite à la suprématie étrangère, elle l’a guidée sur le chemin de l’Honneur et de la Liberté. Par quels moyens ? Par la droiture et la simplicité, par la bravoure et la persévérance, par la conviction que chez nous, rien n’est jamais perdu, pourvu qu’on chasse les mauvais conseils du découragement et du laisser-aller. A toutes les heures critiques de notre Histoire, Jeanne nous fournit le meilleur exemple dont nous puissions nous inspirer. Elle nous enseigne que, douter de la France, c’est risquer de l’assassiner et que, même devant les pires dangers, croire en elle et en ses forces de résurrection, c’est déjà se mettre en mesure de la sauver. »
Arrivés au pied de la statue, et une fois les gerbes déposées, les participants écoutèrent Bernard Pascaud (1) : « …Nous en sommes à l’heure où ce qui est illégitime est légal, où ce qui est antisocial est à la tête de la société, où les ennemis de l’ordre public commandent à la force publique, où les pervers et les monomanes se dévorent entre eux, et dévorent la France par leurs convulsions…
…C’est face à cela qu’il faut faire retentir l’antique protestation de la jeune Antigone. Et comme Antigone, mes chers amis, nous entendons rendre à nos frères morts les devoirs légitimes, ceux qui consistent à assurer l’héritage français, à défendre les principes d’une communauté d’ordre où l’homme a toute sa place, où la loi écrite n’injurie point la loi non écrite, où la rumeur humaine n’injurie point la musique des sphères éternelles, où la famille française réconciliée s’épanouisse sous la garde de la famille-chef.
C’est à cette tâche de reconstruction qu’il nous faut être actif et inviter tous les Français. Le printemps français auquel rêvent certains sera capétien ou ne sera pas. C’est la leçon de Jeanne. C’est le devoir d’aujourd’hui. »
YANN CORFMAT sur Un espoir, le roi
“C’est ce que l’on appelle de nos voeux !”