Que l’on ait ou non la foi catholique, que l’on appartienne ou non à l’Eglise, tout ce qui a trait à « l’imaginaire national » et touche au plus profond de la Tradition française, à sa substance, est digne de notre intérêt. Et précisément sous l’angle politique aussi, au sens noble et plein qui est celui auquel nous nous attachons, ici. C’est, notamment, de ce point de vue qu’on lira ce très bel article de Gérard LECLERC, écrit à l’occasion du 800e anniversaire de Saint Louis.
Lafautearousseau
Si l’imaginaire national se réfère spontanément aux lieux de mémoire chers à Pierre Nora, il faut admettre que les lieux qui se rapportent au souvenir de Saint Louis sont bien présents à notre bel aujourd’hui. À Paris, l’Arc de Triomphe, les Invalides, le Panthéon projettent les représentations de la gloire nationale. Mais le surinvestissement symbolique que la République persiste à accorder à l’ouvrage de Soufflot n’est pas prêt d’effacer le prestige royal de Notre-Dame et de la Sainte-Chapelle qui demeurent les suprêmes joyaux de la capitale. En dépit de la violence de la rupture révolutionnaire, les historiens organiques de la Troisième République se sont efforcés de réunifier les strates de la mémoire, en imposant parfois des images qui se sont fixées dans les têtes enfantines. C’est Ernest Lavisse, suivi par tous les manuels scolaires, qui a retenu de la chronique de Joinville un trait mythologique : Saint Louis rendant la justice sous son chêne auprès du château de Vincennes, dont le donjon aussi fait partie du patrimoine commun.
Setadire sur Sitôt dit, sitôt fait
“Tout ce qui se fait aux Etats Unis vient ensuite en Europe: le bien , comme…”