Boulevard Voltaire vient de publier quelques réflexions d’Alain de Benoist sur les suites des Manifs pour tous. Elles ont provoqué réactions et polémiques.
En plusieurs points, pourtant, elles nous semblent poser de justes questions. C’est pourquoi nous les publions.
Alain de Benoist a, sur les participants des Manifs pour tous, des mots qui peuvent blesser. Son regard sur les Chrétiens et le christianisme en général y est sans-doute pour quelque chose. Ces mots, nous ne les faisons pas nôtres. Il n’est pas commun – Alain de Benoist ne l’ignore pas – d’être capable de mobilier des foules voisines du million pour une cause quelconque ! Et il n’est pas question de nier la réalité de leurs efforts, de contester leur mérite pour les avoir accomplis.
Mais que dit-il d’important ? Que dit Alain de Benoist que les gens d’Action française devraient être les premiers à se dire et faire savoir ? Tout simplement que faute d’une pensée politique ou sociale globale, une pensée sur la Cité, les Manifs pour tous n’auront pas les suites, les résultats que l’on pourrait en attendre. « On ne fait pas une révolution, dit-il, quand on n’a ni programme ni conception du monde à proposer » : il a raison.
Des bonnets phrygiens, ce n’était vraiment pas ce qu’il fallait …
Les gens d’Action française, les royalistes, ont eu raison de participer aux Manifs pour tous, y compris à leur encadrement, et de le faire avec discrétion. Mais, parallèlement, ils doivent, nous devons tous, savoir et faire savoir qu’ils n’ont pas pour seule ou principale vocation d’en être les « supplétifs ». Cette « pensée globale » dont nous parlons, qui, en effet, a manqué aux Manifs pour tous, cette pensée « alter révolutionnaire », politique et métapolitique, qui manque à tous les partis politiques, l’Action française la propose depuis un certain temps déjà… La porter plus haut, plus fort, plus sérieusement qu’elle ne le fait aujourd’hui, ce devrait être son – notre – objectif premier.
Pour le reste, Alain de Benoist parle en militant expérimenté, d’un temps où militer était un engagement de tous les jours, … de toutes les nuits, et où le militantisme englobait, cumulait toutes les formes de l’action, les plus humbles et toutes les autres…
Son militantisme – ou plutôt l’objet de son militantisme – était, est, différent du nôtre. Le nôtre ce devrait être, tout simplement, de refaire une grande et puissante Action française.
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