(Comme tous les textes publiés dans cette catégorie, celui-ci, aussitôt paru, est incorporé à notre album Maîtres et témoins…(II) : Jacques Bainville. – 127 photos)
Henri Houssaye, au moment où il est mort, mettait la dernière main à un livre qui devait être intitulé Iéna. Comme il sentait que la vie l’abandonnait, il dit un jour à notre confrère Louis Madelin ce joli mot mélancolique : « Je n’irai même pas jusqu’à Berlin ! » Louis Madelin y est allé à sa place et tous ses lecteurs y vont de bon coeur avec lui, car Iéna, Auerstadt, l’anéantissement de la Prusse, ce sont quelques unes des meilleures pages de notre épopée nationale. De toutes les victoires françaises, Iéna est une de celles dont nous aimons le mieux nous souvenir, surtout depuis que nous avons eu Sedan.
Iéna avait été le Sedan prussien. Seulement Sedan n’a pas eu de revanche, tandis qu’Iéna en a eu trois, en 1814, en 1815 et en 1870. Cela donne à réfléchir sur la qualité des victoires napoléoniennes.
(Illustration : Le soir d’Iéna, par Jean-Baptiste-Edouard Detaille, 1848/1912)
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